Tendance Floue participera pour la première fois à fotofever en présentant son nouveau projet, Inedito.
Les seize photographes du collectif proposent une sélection d’une trentaine de photographies, récentes ou inédites, en édition limitée. Dahinden en a réalisé les tirages, contrecollages et encadrements.

Pour en savoir plus sur cette exposition, nous avons posé quelques questions au photographe Gilles Coulon et à Clémentine Semeria, iconographe de Tendance Floue.

Interview Tendance Floue


Comment définiriez-vous « Inedito », le nouveau projet présenté à fotofever, cette année ?

Inedito est un ensemble composé d’une trentaine de photographies issues des travaux récents ou jamais montrés des 16 photographes du collectif, et conçu spécialement pour notre exposition-vente à fotofever. Les tirages sont proposés à des prix accessibles, exclusivement le temps de la foire, dans un panel de formats allant du 24×30 cm au 60×80 cm. Dans la continuité de nos précédentes réalisations, les images dialoguent entre elles et forment un ensemble choral tout en s’affirmant chacune, individuellement, dans leur singularité propre. Une dialectique qui nous est chère et que nous continuons d’explorer au fil des projets.

Tendance Floue, "Inedito" - tirages, contrecollages et encadrements Dahinden

Flore-Aël Surun/Tendance Floue – Club échangiste, Paris, 2002 – Tirage pigmentaire sur papier Fine Art Baryté – 30×40 cm


Tendance Floue, avec près de 30 ans d’existence, a redéfini l’approche collective du regard photographique en France. Dans l’esprit de votre collectif, est-ce le désir d’augmenter, comme on peut parler de réalité augmentée, l’acuité du regard sur un sujet donné ou l’envie de privilégier une polyphonie des points de vue, voire peut-être de jouer de la porosité des différentes pratiques des arts visuels ?

Le désir qui anime Tendance Floue depuis sa création est celui de « vivre la photographie » ensemble, avec la conviction qu’un langage peur naître des images mises en commun et de la combinaison de 16 visions singulières peut esquisser un sens nouveau. On peut en effet parler de « réalité augmenté » dans le sens où la dimension collective est parfois au cœur même du protocole instauré dans certains de nos projets performatifs. Citons par exemple le projet « 00h00GMT » qui consistait en une simultanéité de regards, précisément le 25 mars 2004 à 00h00 GMT, à 10 endroits différents de la planète, dans une approche esthétique similaire (même cadrage, même distance).

Néanmoins, pour la plupart de nos projets nous privilégions la diversité des points de vue, cette polyphonie que vous évoquez, et qui, pour rester dans la métaphore musicale, fait de Tendance Floue un orchestre aux multiples instruments.

Tendance Floue, "Inedito" - tirages, contrecollages et encadrements Dahinden

Grégoire Eloy/Tendance Floue : Touchétie, Géorgie, 2018 – Tirage pigmentaire sur papier Fine Art 100% coton – 30×45 cm


Quels sont vos projets pour 2020 ?

En 2020 nous présenterons Azimut, le dernier projet collectif de Tendance Floue, à travers une vaste exposition au Musée Niépce ainsi qu’un ouvrage retraçant cette marche photographique réalisée en relais par les photographes de Tendance Floue et leurs invités, et diffusée initialement sous la forme de carnets auto-édités. Nous travaillons également à la conception d’un tout nouveau projet collectif qui devrait voir le jour en 2021 à l’occasion des 30 ans de Tendance Floue.

Tendance Floue, "Inedito" - tirages, contrecollages et encadrements Dahinden

Gilles Coulon/Tendance Floue – Corner #2, #5, #5 – Dubaï, 2018 – Tirage pigmentaire sur papier Fine Art Baryté – 30×40 cm