Arthur Bouvyer, cofondateur de La Condamine, partenaire de Dahinden, répond à nos questions !

Quels sont la vocation et les objectifs de La Condamine ?

La Condamine est une association d’intérêt général régie par loi de 1901. Elle se donne notamment pour mission de former des artistes – issus du spectacle vivant ou des arts visuels – afin qu’ils deviennent de véritables entrepreneurs, moins dépendants des intermédiaires culturels traditionnels et des subventions publiques. Se définissant avant tout comme une structure créative, autonome et solidaire, La Condamine se veut garante de valeurs liées à l’entrepreneuriat, tout en prenant en compte les spécificités du milieu artistique et les valeurs qui lui sont chères. Nous essayons donc d’instaurer une véritable conversation entre le marché et l’art.

Interview d'Arthur Bouvyer, co-fondateur de la Condamine, pour Dahinden

Pierre-Benoît Roux et Arthur Bouvyer, les deux cofondateurs de La Condamine


Vous définiriez-vous davantage comme un organisme de formation ou comme une structure d’accompagnement des artistes ? Ce sont deux activités distinctes ?

La Condamine est – et restera – avant tout un organisme de formation. Nous sommes d’ailleurs référencés sur Datadock depuis peu et sommes donc officiellement habilités à l’échelle nationale. Nous avons développé d’une part la formation collective et d’autre part la formation individuelle. La première comprend des conférences bimensuelles, des appels à projet variés et des mises en relation avec les différents acteurs du milieu culturel. La seconde permet – quant à elle – à nos artistes abonnés d’obtenir des séances individuelles de formation aux outils et techniques enseignés dans les grandes écoles de gestion et utilisés par les entreprises les plus réputées. Les sessions se basent sur le manuel de l’artiste-entrepreneur, un outil d’enseignement développé en interne. Il s’agit donc de former les artistes aux différents outils de l’entrepreneuriat pour qu’ils deviennent maîtres de leur succès.

Néanmoins, il va sans dire que la formation implique nécessairement de l’accompagnement. Non seulement nous corrigeons les exercices de nos artistes, mais nous leur prodiguons également de multiples conseils, relatifs ou non à leur projet de départ. Ils peuvent notamment bénéficier d’un rdv personnel chaque mois pour parler de leurs doutes et obtenir des pistes de réflexion. Bien que les exercices soient standardisés, nous prenons à cœur notre responsabilité de suivre les artistes afin que leur projet personnel ait un véritable sens et s’épanouisse sereinement.

Pour répondre de manière plus concise à la question posée, nous dirions donc que l’accompagnement découle naturellement de la formation.

Quels sont les différents moyens concrets que vous proposez aux artistes qui veulent structurer leur activité ?

Comme indiqué précédemment, notre démarche part de la formation, essentielle à notre sens. Nous améliorons les supports de nos formations individuelles et collectives en permanence grâce aux retours des nombreux artistes avec qui nous travaillons.

Nous faisons notamment appel à des intervenants extérieurs, entrepreneurs culturels comme nous ou experts issus de grands groupes. La variété de leurs parcours et de leurs compétences nous permet de viser juste et d’apporter les réponses dont les artistes ont besoin pour parvenir à la viabilité économique.

En outre, nous développons depuis un an un pôle entreprises, lequel nous permet de proposer des missions rémunérées aux artistes choisis par nos clients, que ce soit pour de la production de contenu digital ou une prestation de spectacle vivant clés en main. Certains de nos partenariats nous permettent de louer et/ou vendre les œuvres de nos plasticiens à des entreprises ou des collectivités. Nous faisons également de la veille afin d’encourager la participation à des appels à projet indépendants de La Condamine. Nous faisons par ailleurs en sorte de dynamiser les ventes en nous occupant de la valorisation et de la mise en ligne des œuvres sur des sites spécialisés partenaires.

Enfin, parce que les artistes sont avant tout des personnes créatives, nous leur offrons la possibilité d’organiser des événements culturels liés à leur pratique artistique au sein du LOFT, lieu situé dans le 9ème arrondissement créé par La Condamine, en partenariat avec All Mecen.

Interview d'Arthur Bouvyer, co-fondateur de la Condamine, pour Dahinden

Le « loft » de La Condamine, situe à Paris dans le 9e


Quels sont les événements culturels que vous produisez ?

Le spectre des événements culturels que nous organisons est très large. Concerts, séances de dédicace, expositions (photo ou peinture), les possibilités sont vastes. Nous restons toujours à l’écoute des besoins de nos artistes pour développer des événements que nous n’avions pas encore envisagés. Les expositions sont très populaires cette année et permettent aux exposants de jouir d’une liberté plus grande que celle dont ils auraient pu bénéficier dans des galeries plus traditionnelles.

« La Condamine souhaite s’imposer comme un acteur clef de la professionnalisation des artistes en région parisienne »

Pourriez-vous me citer quelques-uns des artistes ayant bénéficié de votre accompagnement ?

Nous avons suivi beaucoup d’artistes de façon individuelle depuis la création de La Condamine en 2016 : 150 plus précisément lors de notre dernier recensement. Parmi eux, certains sont tout simplement doués et leur travail acharné ne fait que confirmer leur talent. Nous pensons par exemple à Guillaume Werle, sculpteur extraordinaire, père de la statue publique de Coluche à Montrouge ; Cristina Marquès, qui travaille sur la distorsion, l’environnement naturel et l’univers galactique ; Hanoh Szpira, dont le travail prend racines dans la discussion perpétuelle entre la beauté de la peinture, l’expression physique des matériaux et la digitalisation des outils créatifs ; Davide Cassinari et ses photographies à la fois techniques et sensibles ou encore Hannah Featherstone, femme-orchestre incroyable à voir sur scène, à la voix parfois éthérée, parfois gospel.

Difficile cependant d’en faire ressortir quelques-uns tant ils sont nombreux à faire preuve à la fois de talent, d’originalité et d’une formidable capacité de travail.

Interview d'Arthur Bouvyer, co-fondateur de la Condamine, pour Dahinden

Séminaire de La Condamine, en pleine forêt de Fontainebleau


Quels sont vos principales intentions pour les années à venir ?

La Condamine souhaite s’imposer comme un acteur clef de la professionnalisation des artistes en région parisienne, avant de s’implanter également dans l’ouest de la France. Nous rencontrons énormément d’acteurs divers et variés pour nous tenir au courant de l’actualité artistique et ainsi créer des conférences ciblées autour des enjeux contemporains. Cela nous permet par ailleurs d’inviter de nombreux intervenants, susceptibles de nous donner de nouvelles pistes de réflexion et d’apporter des réponses plus précises à nos artistes. Nos maîtres mots : innovation, écoute et renouvellement. Nous ne prenons jamais rien pour acquis et tentons de trouver des solutions créatives à chaque changement ou obstacle.

De surcroît, nous développons activement de nouveaux partenariats commerciaux afin de créer une économie viable et durable, et permettre ainsi à La Condamine de diversifier ses activités artistiques et économiques. C’est dans ce cadre que la société La Condamine -Terre Commune verra le jour en février 2019. Nous aurons donc une structure hybride. Les activités d’intérêt général accessibles à tous seront du ressort de l’association pendant que celles qui permettent la viabilité économique dépendront de la société La Condamine. Cela nous permettra de maintenir voire de renforcer nos actions associatives au service de cette formidable communauté d’artistes-entrepreneurs, que les échanges non monétaires et la solidarité y prospèrent afin que chaque artiste méritant puisse vivre de son art.

Pour plus d’informations sur La Condamine, rendez-vous sur leur site : https://lacondamine.org/