Exposition de Wai Ming Lung à l'hôtel Parister

En septembre dernier, l'artiste Wai Ming Lung proposait à Arles une exposition de sa série WTDRMS. Une exposition que vous pourrez retrouver tout au long de l'été à l'hôtel Parister (Paris 9e).

Dahinden a réalisé onze des tirages présentés, imprimés sur papier hemp ou baryté, puis contrecollés et encadrés.

À l'occasion de cet évènement, nous avons posé quelques questions à Wai Ming Lung. Un artiste pluridisciplinaire originaire de Hong Kong et vivant en France, qui a aussi œuvré auparavant dans la haute couture, la critique culinaire ou encore la publicité.

Interview de Wai Ming Lung

- Comment vous présenteriez-vous ?

Souvent, je me vois comme le plus vieux jeune artiste de Paris, puisque je ne suis sur le marché de l'art que depuis 2 ans et que je vais fêter mes 53 ans. Mais ça veut aussi dire que, professionnellement, je suis revenu 30 ans en arrière, à l'heure de mes études et de mes premiers stages en entreprise. Alors j'apprends chaque jour, sans arrêt, non seulement la pratique que j'avais mis de côté depuis longtemps, mais aussi le métier au quotidien, avec tous ses codes et ses pièges. Cette éclosion tardive n'a pas que des inconvénients cependant, j'ai roulé ma bosse et vécu plusieurs vie déjà, et j'ai davantage de choses à raconter aujourd'hui, ce qui n'aurait pas été forcément une évidence il y a deux ou trois décennies. La virtuosité technique n'est nullement une garantie de qualité artistique.

- Vous êtes un artiste qui multiplie les moyens d'expression : photographies, peintures, dessins... Vous avez développé le concept de "l'Art Fictionnel" (Fictional Art). Comment le définissez-vous ?

Justement, en tant qu'amateur de littérature, j'ai plaisir à écrire et à raconter des histoires. Si bien que j'ai décidé un jour d'ajouter des textes à mes nouvelles séries, non pour dire au spectateur ce qu'il faut voir et penser, mais plutôt pour leur offrir des compagnons de route. Quand je peins, des mots me viennent en tête, car je me projette dans mes tableaux, alors je retranscris ces histoires à la fin. Comme dans la vie, les pensées sont parfois légères, parfois obscures et complexes, et parfois simplement empruntées à d'autres.

- WTDRMS a été exposée en 2022 lors des Rencontres de la Photographie d'Arles. Des clichés inédits ont aussi été dévoilés pour cette exposition à l'hôtel Parister. Pouvez-vous nous parler de cette exposition et de votre travail sur la série WTDRMS ?

WTDRMS (Wet Dreams en anglais) est une exploration artistique et fantasmatique de la relation amoureuse. J'ai tenté d'y transposer une palette d'impressions fugaces qui peuvent traverser les protagonistes d'un couple, depuis les hauteurs de l'acte sexuel jusqu'à l'insidieuse solitude qui vient se glisser dans les draps, ou les limbes du sommeil réparateur. Plutôt que de figer des moments de la vie par la photographie, j'ai cherché à les peindre avec la lumière, en m'attardant dans les replis et les textures qui me font vibrer. Il fallait absolument que le drapé me donnât envie de m'y lover, et que la fleur me sidérât par sa pureté.

- Quels sont vos futurs projets ?

Outre cette nouvelle exposition de WTDRMS, je reviens d'un mois de solo show à Hong Kong, et je continue à développer mon concept de Vagabond, un club d'amateurs d'art et de vins dont je suis l'instigateur et le créateur, et dont la prochaine rencontre aura lieu fin juin, aussi vais-je essayer de prendre une petite semaine après cela ! Autrement, je prépare un nouveau projet photo pour la rentrée, mais aussi les prochaines toiles de ma série ARCHIFICTIONS, et quelques collaborations dont je ne peux pas dire davantage pour le moment... mais comme chaque artiste débutant, je suis en perpétuelle recherche de galeries, d'agents, de curateurs dans le monde entier pour montrer mon travail !

Exposition WTDRMS
Jusqu'au 1er septembre 2023 à l'hôtel Parister (19 Rue Saulnier, Paris 9e)
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site web de l'artiste